Gagnants des 3 grands tours : Histoire des vainqueurs célèbres

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Cycliste en montagne avec vue panoramique alpine

Sept noms. Pas un de plus. C’est la maigre poignée de coureurs qui ont réussi à inscrire leur nom sur les trois podiums les plus convoités du cyclisme mondial. Pourtant, même ce cercle restreint a vu son histoire chamboulée, certains palmarès ont disparu sous le poids des affaires de dopage, bousculant les listes officielles, semant le doute au cœur des statistiques. Le palmarès du Tour de France, du Giro et de la Vuelta dévoile des doublés éclatants, des triplés rares et des séries ininterrompues qui ne laissent aucun amateur indifférent. Ici, chaque chiffre raconte une dynastie, un record de jeunesse ou le retour d’un champion après des années d’absence. Rien n’est jamais acquis.

Les grands tours cyclistes : origines, spécificités et importance dans le sport

Le Tour de France voit le jour en 1903 sur fond de rivalité journalistique, mais c’est bien plus qu’un coup de pub : la course s’impose rapidement comme le pilier du cyclisme international. Elle façonne les routes, impose ses codes, et attire chaque été l’attention du monde sportif. Quelques années plus tard, le Giro d’Italia prend racine en Italie, en 1909, et apporte avec lui son lot de passion, de tifosi et de stratégies imprévisibles. L’Espagne, elle, attend 1935 pour lancer la Vuelta a España. D’abord freinée par la guerre civile, puis par la Seconde Guerre mondiale, la course prend son envol et devient le rendez-vous privilégié des grimpeurs et des audacieux.

Chacune de ces épreuves possède sa signature. La France mise sur l’ampleur, l’Italie sur la dramaturgie des cols, l’Espagne sur la rudesse de ses reliefs. Trois nations, trois visions du cyclisme, trois manières de penser la tactique et de forger les champions. Les formats restent fidèles à une tradition : trois semaines de course, une alternance d’étapes plates, de montagnes, de contre-la-montre, et cette certitude que rien n’est joué avant la dernière ligne droite.

Gagner sur un grand tour, c’est souvent ce qui sépare les bons coureurs de ceux dont le nom marque l’histoire. Le défi ne se limite pas à la seule performance physique : il faut maîtriser la course, dompter la météo et se relever des imprévus. Le palmarès s’écrit dans la difficulté accumulée et la capacité à briller à la fois sur les routes françaises, italiennes et espagnoles. C’est là que naissent les légendes, celles que le public n’oublie pas.

Qui sont les vainqueurs emblématiques du Tour de France, du Giro et de la Vuelta ?

Le cercle des gagnants des 3 grands tours se referme sur une poignée de champions. Les chiffres, les récits, les exploits convergent : réussir à s’imposer sur le Tour de France, le Giro d’Italia et la Vuelta a España relève de l’exception. Eddy Merckx, « le Cannibale », incarne la référence ultime. Cinq Tours, cinq Giros, une Vuelta : le Belge écrase la concurrence, dicte sa loi et redéfinit l’ordre établi.

La France trouve ses héros en Jacques Anquetil et Bernard Hinault. Le premier, maître du calcul et de la régularité, trace le chemin en devenant le tout premier à rafler les trois trophées. Le second, surnommé « le Blaireau », impose sa poigne et son flair sur les routes, poursuivant le travail d’Anquetil avec une énergie brute. Leurs parcours dessinent la trajectoire des vainqueurs de grands tours et inspirent des générations entières.

Côté italien, Felice Gimondi s’impose comme un précurseur avant d’ouvrir la voie à une nouvelle génération, dont Alberto Contador, l’Espagnol véloce et tactique, fait partie. À ce jour, seuls sept coureurs sont parvenus à décrocher ce triplé. Voici la liste de ces élus rares :

  • Eddy Merckx
  • Jacques Anquetil
  • Felice Gimondi
  • Bernard Hinault
  • Alberto Contador
  • Vincenzo Nibali
  • Chris Froome

Ces noms résonnent bien au-delà du cyclisme. Maîtriser la France, l’Italie, l’Espagne, tenir face aux attaques, résister à la fatigue et aux pièges du parcours… Ils ont franchi tous les obstacles, sur toutes les routes.

Chiffres marquants et records inégalés des trois grands tours

Les grands tours cyclistes fascinent par leur capacité à produire des chiffres hors norme. Les records, eux, résistent au temps et défient les générations. Depuis longtemps, le Tour de France propose 21 étapes, mais l’histoire se raconte dans la succession de victoires individuelles. Eddy Merckx, encore lui, survole la concurrence avec 64 victoires d’étapes cumulées sur les trois grands tours, un sommet qui n’a jamais été approché.

Sur le Giro d’Italia, Mario Cipollini domine au sprint, mais aucun de ses succès d’étapes n’a pu se transformer en victoire finale. Les nations, elles, se disputent la suprématie : la France mène au Tour avec 36 succès, l’Italie règne sur le Giro avec 69 triomphes, l’Espagne s’impose logiquement sur la Vuelta avec 32 titres. Chacune défend son territoire, et chaque parcours façonne des destins différents.

Certains exploits se détachent nettement. Enchaîner deux grands tours la même année, comme le doublé Tour-Giro ou Tour-Vuelta, reste d’une rareté extrême. Seuls quelques coureurs ont réussi à imposer leur rythme sur deux épreuves majeures en quelques semaines. La longévité d’un Alejandro Valverde, aligné sur 28 grands tours, prouve qu’il faut bien plus que du talent pour durer : l’adaptabilité et la résilience sont impératives pour tenir sur la durée.

Cyclistes retraités en tenue vintage au café

Récits et anecdotes : quand les vainqueurs ont marqué la légende du cyclisme

Les vainqueurs des grands tours ne sont pas que des machines à records. Chacun laisse derrière lui une histoire, des moments qui marquent la mémoire collective. Dans les années 1940 et 1950, Fausto Coppi, le ‘Campionissimo’, impose sa classe sur les routes italiennes. Son aura dépasse le seul palmarès : il symbolise une époque, entre tragédie et renaissance d’après-guerre.

En 1969, Eddy Merckx frappe fort dès sa première participation au Tour de France : il écrase tout, rafle tous les maillots de leader, et ne laisse aucune chance à ses adversaires. Plus tard, Bernard Hinault s’impose comme une référence avec des attaques tranchantes, comme celle du Tourmalet en 1979, où il s’élance seul sous la pluie et les cailloux, sans jamais regarder en arrière.

Le Giro d’Italia a lui aussi ses duels de légende. Gino Bartali face à Fausto Coppi, c’est plus qu’une rivalité sportive : c’est le reflet d’une Italie tiraillée entre tradition et modernité. Quant à la Vuelta, longtemps chasse gardée espagnole, elle s’ouvre à l’international. On pense à Miguel Indurain, mais aussi à l’incroyable retour de Laurent Fignon en 1989, quelques semaines après un Tour de France perdu pour huit secondes. Le cyclisme, c’est cette somme de gestes inoubliables, d’étapes gravées à jamais et de champions dont la volonté finit par l’emporter sur la fatigue.

La légende des grands tours ne s’éteint jamais vraiment : elle continue de s’écrire, à chaque édition, par le souffle de ceux qui osent tout risquer sur la route, pour entrer dans la mémoire du sport.